Sandrine ROTA [ Caissière ]
Votre histoire ?
C’est une femme du quartier des Prés-hauts de Tonnerre. Elle y a suivi sa scolarité dans les années 80. Après le collège Abel Minard, elle est partie au CIFA d’Auxerre pour faire un CAP de commerce en apprentissage. « Je n’ai pas eu mon CAP, j’avais la tête ailleurs. J’aurais dû écouter mes parents mais bon, ça ne m’a pas empêchée de trouver du travail après ». Sandrine fait de l’intérim, travaille chez Tailfer (devenu Auchan) où elle est embauchée en CDI en 1998. Elle y travaille toujours.
Votre activité professionnelle ?
Durant 20 ans, elle est au rayon « bazar » et apprécie tout particulièrement les périodes de Noël qui apportent leurs lots d’objets festifs, de décoration, de nouveautés. Des problèmes de santé et de douleurs aux genoux, l’amènent à changer de poste. Elle se retrouve caissière. Elle passe d’un horaire stable (7h à 13h) à des horaires qui changent chaque semaine. « On a nos horaires 15 jours à l’avance.
Lorsqu’il faut prendre un rendez-vous chez un médecin, dans une administration, je dois m’arranger avec mes collègues. Mais lorsqu’on a un deuil, c’est compliqué ! ». Le travail en caisse est physique et répétitif. Les tendinites, douleurs de dos font partie des maladies professionnelles. De plus, il faut être aimable, constante dans son travail. Ce n’est pas tous les jours facile.
Votre parcours professionnel ?
Durant le COVID, Sandrine était à son poste comme toutes les autres caissières. La 1ère année (en 2020), le syndicat leur avait obtenu une prime pour le travail rendu. 2021, 2022 plus rien !
A 45 ans, mère monoparentale de 2 jeunes adultes, Sandrine aimerait bien faire autre chose, trouver un autre intérêt dans le travail. Peut-être aussi, trouver un peu de reconnaissance dans ce qu’elle fait par les personnes avec qui elle travaille. Mon employeur m’a proposé de changer de poste à l’intérieur de l’entreprise. Je ne suis pas encore décidée. Mais je sais que mes problèmes de genoux ne me permettent pas de faire certains boulots
Votre engagement associatif, culturel... ?
Sandrine, personne calme, souriante, posée se soucie de ses collègues qui ont des vies difficiles, qui parfois vivent de la violence dans leur couple. Elle pourrait s’engager dans une association d’aide si elle avait le temps.
Vos propositions pour faire vivre le territoire ?
« Si je pouvais, j’aimerais accompagner des personnes âgées, des enfants handicapés ; un métier de contact, de relationnel, d’humanité »..