Votre histoire ?
Véronique est installée sur les hauteurs de Tonnerre avec son mari dans une « gentilhommière » où elle accueille des groupes, des manifestations culturelles et la famille, enfants et petits-enfants.
Cette femme qui a 15 ans rêvait d’être bergère « J’adore la laine » fait des études de français et d’histoire en Belgique (où elle est née) mais comme elle ne trouve pas de poste dans le professorat, elle fait des emplois dans l’assurance à Bruxelles, puis se marie, achète une ferme où elle a des animaux dont un élevage de chèvres angoras (pour la laine, qu’elle tissera et transformera durant des années) tout en élevant ses 4 enfants. « J’avais envie d’avoir une famille nombreuse, d’avoir le temps de m’occuper de mes enfants. J’étais femme au foyer et ça me convenait ».
Votre parcours professionnel ?
Mère au foyer et très active. Les enfants, les animaux, les travaux de rénovation (qu’elle faisait elle-même), l’accueil de Centres de loisirs à la semaine et de Classes Vertes remplissaient sa vie. Un mari toujours à l’extérieur, à l’étranger, elle devait tout assumer. « Au bout d’un moment, c’est devenu trop lourd. La maladie d’un enfant à assumer toute seule, et j’ai craqué ».
La ferme est vendue, la famille s’installe au Luxembourg, puis achète une maison à Bruxelles où Véronique fait encore tous les travaux, …puis c’est le divorce.
Votre parcours de femme ?
Il lui faut un salaire, une autonomie financière. Elle devient professeure de collège/lycée. « Le fait d’avoir été parent d’enfants et d’ados m’a facilité la relation avec les élèves et avec mes collègues ».
Elle se re marie. Les enfants sont à l’Université. Un jour qu’ils voyagent en France et en Bourgogne, ils tombent en amour pour une gentilhommière. Au début, ils sont là une semaine sur deux (le rythme de la « garde des enfants ») puis ils s’installent à long terme et s’investissent localement.
Votre activité professionnelle ?
Véronique crée son jardin potager « bio, bien sûr », développe le projet Colibri avec un groupe de passionné-e-s comme elle et cuisine « bio » pour les chambres d’hôtes.
Même si elle confie qu’elle a toujours pu choisir ses orientations, que si c’était à refaire elle le referait, elle convient que le respect de l’autre, l’égalité entre femme et homme n’a pas toujours été facile dans son couple. Cela semble même un euphémisme.
Votreproposition pour faire vivre l'égalité ?
Tout part de l’éducation, de l’enfance. C’est le plus tôt possible qu’il faut faire vivre l’égalité, le respect entre femme et homme. Tout parent doit être attentif à cette éducation. Si nous voulons vivre dans une société égalitaire, nous devons nous parler pour apprendre à nous respecter.